Dans un endroit donné on peut facilement identifier deux types d’Hommes bien distincts. Il y a celui qui semble maitriser l’espace dans lequel il évolue, il sait ou il va. Son trajet n’est que l’option la plus rapide entre son point de départ et celui de son arrivée. On le remarque à peine tant il maîtrise son geste certitude.
Cet Homme là c’est l’autochtone.
Le deuxième type d’Homme est indubitablement plus lent et semble indécis face au trajet qu’il a pourtant organisé par avance, mais qui semble comme soudainement choisi au hasard. Il a d’ailleurs tendance à parsemer son chemin de petits arrêts compulsifs et fréquents, son regard se perdant en hauteur à la recherche d’un repère ou d’un signe miraculeux qui confirmerait qu’il n’est finalement pas perdu.
On parle ici du touriste, du type qui est pas du coin.
Il se meut généralement en une foule compacte et massive, elle même composée de plus petits groupes ethniquement homogènes. Généralement reconnaissable à la grande diversité des couleurs qui composent son accoutrement il en dévient de fait identifiable au premier regard, permettant un isolement total du groupe face à la catégorie précédemment évoquée des populations locales. Lui et ses compères recouvrant toute la ville d’une couche colorée arc-en-ciel et monogrammée Vuitton.
C’est cet individu, ou ce petit groupe d’individus, isolé de la masse qui nous intéresse ici, fragmentant ainsi le monolithe multi-ethnique qui remplit à ras bord les plus beaux endroits de Paris, où le parisien pur jus ne met décidément plus les pieds.
Le potentiel photographique de cet enthousiasme à toute épreuve constitue donc une excuse pour redécouvrir des endroits de Paris connus de tous et qui n’ont certes pas ou peu changé depuis leur construction, et probablement encore moins comparé à la dernière fois que vous les aviez vu par vous-même.